Publié dans Editorial

Tache d’huile ?

Publié le jeudi, 09 décembre 2021

Les coupures d’électricité et surtout de l’eau perdurent. La compagnie nationale des eaux et électricité, lire JIRAMA, parait littéralement débordée. Les usagers ou abonnés qui ne représentent que 15 % de la population totale, tout au plus, sont agacés et cachent mal leur ras-le-bol ou leur galère. Ils subissent au quotidien les incuries de la JIRAMA. Au final, les coupures d’eau ou autrement dit le manque d’eau potable se constatent sur toute l’étendue du territoire national. En effet, l’eau, cet élément vital à la vie d’un être vivant, disparait dangereusement de la circulation.
Dans le velirano point II, Rajoelina Andry Nirina, alors candidat portant le dossard n° 13, promet « d’apporter de l’eau potable à tous ». Immédiatement après la question de « maîtrise de l’insécurité » (Point I) à  travers la Grande île, le domaine traitant le manque d’eau potable se trouve en bonne position dans le souci du Président Rajoelina.
De colossaux efforts ont été déjà effectués mais le problème d’eau potable persiste. En fait, il résiste et fait mener la vie dure, trop dure, à la population entière. Seulement, il faut être honnête que le problème d’eau potable ne date pas d’hier à Madagasikara.
D’abord, dans le grand Sud, la population et les animaux d’élevage souffrent presque en permanence du manque d’eau. Les insuffisances récurrentes en pluviométrie provoquent de la sécheresse sept à huit mois de l’année. Avec les effets du changement climatique causant de l’élévation des températures, le problème se corse en ce sens que l’eau, ce bien indispensable à la vie, s’absente. Réellement vrai que boire de l’eau potable n’est point un caprice, c’est un besoin fondamental de tout être vivant. Et donc, une quelconque  insuffisance porte préjudice gravement aux fondamentaux de la vie sur terre.
A Antananarivo, les coupures intempestives d’eau et d’électricité, valables dans presque dans tous les quartiers, privent la population d’un besoin incontournable. La grogne monte ! Le ras-le-bol atteint son paroxysme. D’Itaosy à Ankatso-Ambohipo, d’Andoharanofotsy à Nanisana en passant par Manjakaray, l’explosion sociale frôle le pire et la ville des mille couve.
A entendre les interventions des députés lors du dernier face-à-face, le problème de manque d’eau potable sévit du sud au nord, d’est en ouest du pays. Et les rares eaux que l’on trouve sont pratiquement inconsommables sinon non potables. De couleur jaunâtre, elles sont âcres au goût et présentent des risques majeurs pour la santé. La population, partagée entre désolation et mécontentement, s’indigne.
Mais pourquoi en est-on arrivé là ? Evidemment, l’origine principale du manque d’eau à travers l’île réside du dérèglement général du climat qui, à son tour, provoque la carence des pluies. C’est un fait indéniable ! Mais il faut noter également le comportement inconscient de certains responsables au niveau de la JIRAMA. Une situation exceptionnelle exige des prises de conscience exceptionnelles. Ce n’est pas toujours le cas dans le contexte de crise qui prévaut au pays. Les observateurs sont tentés d’en déduire un laisser-aller intentionnel.
De toute façon, le ras-le-bol risque de faire tache d’huile et d’impacter d’autres secteurs dont le coût de la vie qui est de plus en plus inaccessible. La flambée des prix, les produits de première nécessité notamment, et la recrudescence de l’insécurité ne sont pas de nature à calmer les esprits.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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